Le premier seigneur de Saint Julien est le chevalier Joubert Louis. C'est lui qui fit bâtir l'église actuelle et le bâtiment claustral (cloître) entre 1147 et 1154.
Puis, au fil du temps les seigneurs se succèdent :
Geoffroy de Palluau chevalier croisé en 1214.
Jacques Douin en 1559.
Sur les registres nous avons l'acte de sépulture dans l'église de Saint Julien de demoiselle Claude Decrat, dame de Villiers.
Le 11février 1709 celui du mariage entre Claude Fleury avec Yvonne Fallon fille de François Fallon seigneur de Villiers et Jeanne Lallier.
François Fallon est inhumé le 5 mai 1717, sa veuve vend le fief de Villiers à Jean Allaire qui y restera jusqu'en 1750. Jean Allaire est conseiller du Roi, président du grenier à sel de Montrichard et administrateur de l'hospice.
La paroisse de Saint Julien est un fief, c'est-à-dire un domaine qu'un vassal tenait d'un seigneur, sous condition de lui prêter foi et hommage et de lui fournir des redevances. Le fief de Villiers dépendait du seigneur de Montrésor.
Après Jean Allaire nous avons comme seigneur François Dubois de Boisrideau chevalier il décède le 23 janvier 1766, il est enterré dans le chœur de l'église de Saint Julien.
L'absence de descendant directs met le domaine sous scellés jusqu'à l'inventaire complet.
Cette succession interminable durera plusieurs années et le château sera inhabité jusqu'au 20 décembre 1769 lorsque Messire Jean Rattier en pris possession. Il était trésorier principal de guerre de la Généralité de Tours. Mais très vite les dettes le rattrape et le 13 février 1784 tous ces biens furent confisqués et scellés posés sur les effets et meubles du château de Villiers. La description détaillée a permis de reconstituer exactement l'intérieur du château et ainsi remodeler l'extérieur.
Entre le 30 juin 1784 et le 17mars 1785, le château de Villiers est vendu en adjudication après un long procès. Par cette vente (60 901 livres et 9 sols) la seigneurie de Villiers passe dans les mains du Comte de Sampigny. Originaire de Lorraine ; Louis, Charles Comte de Sampigny chevalier de l'ordre royal de Saint-Louis ancien officier de la seconde compagnie des Mousquetaires de la garde du Roy fit de nombreuses transformations en rasant une partie du château. Mais les jours fastes vont faire place à beaucoup de difficultés puisque deux ans plus tard c'est le début de la révolution. Le citoyen et la citoyenne Sampigny ont quitté Saint Julien en 1792. Afin de récupérer des matériaux, les révolutionnaires pillent les châteaux. Le 30 thermidor an II (17 août 1794) conformément à la lettre du citoyen Ferry représentant du peuple on récupère les portes, les rampes de perron, les balcons, les arcs-boutants, la grille… Pour la troisième fois les scellés sont posés et l'inventaire refait. L'héritage s’est mis sous la sauvegarde de la municipalité de Saint Julien dont le maire M. Etienne Hugues s'est chargé.
La vente du domaine aura lieu le 26 pluviose an VI (16 février 1798) pour le prix de 40 000 livres en « numéraire de valeur métallique » ou 4 000 quintaux de blé froment « bien sec et bien nettoyé » à M. Joseph Hypolithe Collineau armateur à Nantes qui le revendra en 1800.
Les propriétaires se succèdent à la vitesse grand V, le pauvre château y laissant à chaque fois « des plumes ».
Les rajouts ou démolitions des différents propriétaires qui suivirent finirent de détruire l'ancienne seigneurie de Villiers.
Sources :
« Autrefois… Saint Julien de Chédon » Julien Borel Jacqueline Suraud
Archives départementales du Loir-et-Cher