Saint Julien de Chédon

Ici la vie a un sens.

Saint Julien de Chédon

Ici, la vie a un sens.

L'église de Saint-Julien

Saint Julien de Chédon,
Toute vie a un sens,
Notre église a une histoire.

Pour vous conter l'histoire de l'église de Saint-Julien-de-Chédon il faut remonter à Saint-Julien de Brioude ; il est en soldat romain en majesté dans notre église.

Saint-Julien est un martyr de l’Église des premiers temps.

Julien, est un soldat romain. Originaire de Vienne sur le Rhône, il est enrôlé dans la centurie Viennoise. Julien, converti au christianisme, s'oppose avec son ami Ferréol et officier supérieur, aux massacres perpétrés par l'armée romaine. Il fuit l'annonce d'une persécution et se réfugie en Auvergne au Vicus de Brioude.

Nous sommes en l'an 304. Il est repris par les gardes envoyés par le gouverneur Crispinus de la Viennoise. Il est aussitôt décapité et sa tête, lavée dans la fontaine, est rapportée à Vienne. En ce lieu de martyre se produisirent de nombreux miracles.

La fontaine a été surmontée, au XIIe siècle d'un élégant édicule voûté, de style roman, présentant deux chapiteaux remarquables. Aucun vestige ne subsiste de l'oratoire qui avait été élevé en ce lieu.

La garde de la fontaine et de l'oratoire fut assurée par les prêtres de l'église Saint-Ferréol, remplacés au XVIIe siècle par les religieux du couvent des Minimes, tout proche. La fontaine est restée un lieu de pèlerinage célèbre, particulièrement durant la neuvaine de Saint-Julien.

« Les pierres de la fontaine prennent la couleur du sang le jour de l'anniversaire de Saint Julien. »

Son corps est enseveli par deux vieillards Arcons et Ilpize qui retrouvèrent alors la vigueur de leur jeunesse. Ce que l’on peut dire avec certitude, c’est que Julien est mort pour témoigner de sa Foi en ce lieu appelé par Sidoine Appolinaire « Benigna Brivas » (Brioude la douce).

Mais c’est probablement autour de son tombeau que s’est rassemblée la première communauté chrétienne et c’est bien à cause du martyre de Saint-Julien que Brioude est entrée dans l’Histoire.

Un premier martyrium s’éleva à l’emplacement de sa sépulture dès le quatrième siècle, qui est à l’origine même de l’église de Brioude.

Le premier sanctuaire dédié à Saint-Julien remonte à la fin du IVe siècle.

Il est construit sur l’emplacement du tombeau présumé du Saint par une dame espagnole, en remerciement de l’accomplissement de son vœu. Grégoire de Tours rapporte que la renommée du Saint se répand, attirant les pèlerins. Une première église est alors bâtie. Le duc Victorius, gouverneur wisigoth de l’Auvergne, l’orne de colonnes de marbre provenant de monuments antiques.

Cette église mérovingienne est détruite par un incendie. Une église carolingienne bâtie aux VIIIe et IXe siècles lui succède dont témoigne aujourd’hui la mosaïque du chœur.

La construction de l’église romane actuelle remonte à la deuxième moitié du IXe siècle.

Elle est favorisée par le développement de Brioude devenue un lieu de pèlerinage et une étape sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle, En 1837, Prosper Mérimée visite Saint-Julien et la décrit comme une « église byzantine d’un grand caractère, qui malgré tout ce qu’elle a souffert, peut-être encore rangée parmi les édifices les plus remarquables que compte l’Auvergne. » Il obtient son classement au titre des monuments historiques dans la liste de 1840. L’église est érigée en basilique par Pie XII le 26 avril 1957.

Sous la lanterne du chœur se trouve la « crypte » vestige du martyrium initial abritant le reliquaire de Saint-Julien.

Le culte de Saint-Julien se répandit dans toute la France et de nos jours, il existe 89 communes portant son nom en France et près de 300 églises portent encore son nom. Le jour de la fête de Saint Julien est le 28 août.

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Quand les cloches de notre église, dans l’air mélancolique,

Vibraient et rappelaient au loin, vers leur demeure rustique,

Les chédonais travaillant dans les champs dispersés,

Des sons qui ne sont plus mais que le souvenir éveille,

Et dans les voix du soir je crois encore prêter l’oreille

A cette voix de mes jours passés.

Michel leplard

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Au début de son épiscopat, vers 575, Grégoire de Tours, lui-même d'origine auvergnate, confie aux moines de Notre Dame des reliques de Saint-Julien qu’il a rapportées de Brioude et impose à la congrégation la règle de Saint-Benoît : l’abbaye bénédictine de Saint-Julien de Tours est née.

Les seigneurs propriétaires des forêts donnent des terres aux abbayes. Geoffroy Ier (938-987), père de Foulque Nerra avait, par lettres de donation, accordé à Archambaud Urgeri, évêque de Tours, la forêt de Chédon. L'abbaye Saint-Julien de Tours et l'abbaye de Villeloin se voient attribuer la forêt de Chédon.

L'abbaye Saint-Julien de Tours développera plusieurs prieurés dont celui de Chédon. À l’aube du XIIe siècle, les moines de Saint-Julien établirent en ce lieu une « capella » en 1134. Le seigneur de Breis, descendant des seigneurs de Saint-Aignan, manifesta son désaccord par des atrocités envers les moines. Il feignait d'ignorer ce don, mais les moines de Saint-Julien exposèrent « scrupuleusement les lettres de donation qu'ils possédaient scellées du sceau du Comte Geoffroy » et il fut obligé de s'incliner. Les moines pouvaient alors jouir de leur forêt, défricher, ensemencer, manger leur gibier, le miel de leurs ruches et vénérer Saint-Julien en leur beau territoire de Chédon.

Le chevalier Joubert Louis, seigneur de Saint-Julien de Chédon, vassal du seigneur de Saint­Aignan, finança la construction de l'église entre 1147 et 1154. Le chœur de l'église actuelle représente la première église, la façade se situait au niveau du cintre qui était roman. De cette époque il reste des fenêtres en tiers points dans le chœur et deux fenêtres en plein cintres sur les côtés. Puis l'église s'est agrandie une première fois jusqu'au milieu de la nef actuelle. Elle s'agrandira jusqu'à sa taille finale au cours du XVIIIe siècle. La toiture est endommagée par un ouragan en 1817. Le chœur a été relambrissé en 1834. En 1835 l'autel à la romaine est démoli, le nouveau est construit en briques et plâtre. Les six pilastres et colonnes adossées aux murs seront taillées à l'aplomb des murs. L'appui de communion date 1853, le caquetoire est du XIX.

À l'intérieur on peut y découvrir une dalle du XVIIe siècle sur laquelle sont sculptées les figures de Saint-Jacques et de Saint-pierre. Cette plaque présente Saint-Jacques auréolé en pèlerin, debout : il porte la tenue traditionnelle, avec le bourdon de pèlerin (le bâton), la besace, la calebasse (gourde) et le mantelet (grande cape). Saint Pierre est représenté portant deux clés : l'une en or, céleste, l'autre en argent, terrestre. Il a ainsi la capacité d'ouvrir et de fermer les portes du Paradis.

Une litre funéraire a été effacée. Une litre funéraire ou litre seigneuriale était une bande noire posée à l'intérieur et parfois même à l'extérieur d'une église pour honorer un défunt. Tout noble qui avait fait construire l'église sur ses terres en était son propriétaire par le « droit de patronage ». L'autorité ecclésiastique attribue en contrepartie à ces nobles certaines prérogatives, dont le droit de présentation de leurs armoiries sur l'église et le « droit de litre ». Le droit de litre faisant partie des prérogatives seigneuriales, il sera supprimé à la Révolution française.

Une inscription a été trouvée à l'intérieur de l'église au-dessus de la porte d'entrée. (Louis XIII) IHS◊MA (IHS=JC MA=Marie) « L'an de grâce 1621, l'église de céans a esté refaict, Mestre J. DELAROCHE lesné prieur et Mestre J. DELAROCHE, le jeune, p.vicaire. Par Pierre DELAMEE, Mestre charpentier et Louis et Toussainetz LESRIVERAINS, Mestre couvreurs et Baptiste JOURDAIN, Mestre masson entrepreneur. Priez Dieu SVP ».

Dans le chœur de l'église sont enterrés : Messire François Dubois de Boisrideau, écuyer du seigneur de Villiers et les prêtres prieurs de Saint-Julien. Les inhumations dans les églises sont interdites le 13 mars 1776 par décret royal.

Dans notre commune de Saint-Julien-de-Chédon, jamais l'expression « aux matines sonnantes » ne résonnait autrefois avec autant de vérité. Les quatre cloches de notre église sécularisaient le patrimoine auditif des chédonais. Nos cloches, « Emilienne, Genevièvre, Joséphine et Marie » font aujourd'hui l'unanimité quant à leur utilité inutile. En ce siècle moderne de la toile, des temps atomiques et des méridiens fuselés, nous sommes aujourd'hui conditionnés aux sons stridents des sirènes d'usine, aux mugissements glaçants de celles des pompiers, aux deux tons agressifs de la maréchaussée. Rôle social des cloches. Comptant parmi les plus vieux instruments sonores, les cloches ont toujours été associées à la Chrétienté dès les premiers siècles de son essor. Une ordonnance demande que chaque église paroissiale soit munie de deux cloches et chaque cathédrale d'au moins six cloches. Tout en rythmant l’écoulement des heures depuis le Moyen-âge, leur fonction première est liturgique par leurs volées et leurs tintements, elles appellent les fidèles à se rassembler.

L’Église catholique distingue quatre niveaux de célébrations.

On distingue ainsi :

les solennités (grandes fêtes, Pâques, Pentecôte, Noël) dont la célébration commence la veille au soir avec les 1ers vêpres et se termine par les complies (prière du soir),

les fêtes qui se célèbrent dans les limites du jour naturel,

les mémoires obligatoires (office célébré en l’honneur d'un saint, ex. messe de la Saint Vincent) et les mémoires facultatives (office célébré pour un saint ou un défunt que l'on souhaite honorer)

les féries (jours fériés catholiques).

Le choix des cloches, leur nombre, la modalité et le rythme de frappe sur celles-ci (volée, tintement, durée, nombre de coups, entrées successives ou mise en œuvre simultanée...) sont porteurs d’un message transmis par la sonnerie. Les cloches annoncent les grands moments de la vie de la communauté locale : eucharistie, baptême, confirmation, mariage, fêtes patronales... Mais elles annonçaient également des événements plus graves : le tocsin est une sonnerie répétée et prolongée, destiné à signaler un incendie, une émeute ou une guerre. le glas est une sonnerie de cloches annonçant le décès ou les funérailles d'une personne. Il convient aussi de mentionner l’usage des sonneries de cloches pour éviter la violence des orages ou de la grêle ! Cette pratique peut surprendre nos mentalités scientifiques. Ces sonneries valaient bien les alertes météo d'aujourd'hui de Météo-France.

Les quatre cloches de notre église du XIIe siècle. La plus ancienne, Émilienne est de 1684. Cloche Émilienne « J'ay este bénite par M. Gilles Louet prieur curé de céans et nommée Émilienne » Date : 1684.

Info : Gilles Louet est le premier curé de Saint-Julien, de janvier 1681 à septembre 1686, il est à l'origine des premiers registre paroissiaux.

Il existe une oplaque dans la sacristie le concernant

Cloche Geneviève « J'ai été bénite en 1862 par M. Droulin curé. Donnée par Étienne Minier et nommée Geneviève par F. Charbonnier et par Geneviève Hugues »

Cloche Joséphine « J'ai été bénite en 1862 par M. Droulin curé. Donnée par Étienne Minier et nommée Joséphine par Louis Hugues et Joséphine Angier »

Cloche Marie « J'ai été baptisée Marie en 1862. Refondue en 2000 à l'initiative du Conseil municipal et bénite par le Père Frament le jour de la St Vincent du 21 janvier 2001 ».

Info : Désireux de préserver la patrimoine campanaire, le Conseil municipal décide d'accepter le devis de l'entreprise Gougeon pour un montant HT de 12 890 francs.

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